Interview Bekar (Booska-P) : On retourne toujours vers la Mélancolique
- TMV Channel
- 1 juil.
- 6 min de lecture
Bekar, de son vrai nom Alexandre Bekar née à Madrid en Espagne est un rappeur Français du nord de la France ayant grandi à Roubaix.
Paradoxalement, le Roubaisien n'est pas du genre à aimer être le centre d'intérêt de l'attention : Durant les périodes de sorties de ses albums, il se dit anxieux et ne reste jamais plus de 30 minutes sur les réseaux sociaux. Pour autant, il parvient à s'ouvrir dans ses morceaux, porté par une plume singulière et une équipe à l'avis très tranché. La mélancolie, pierre angulaire de sa musique, est poussé à un niveau supérieure sur son nouveau projet, Alba. Entretien avec Bekar, celui qui affirment autant aimer les chanson douces que les morceaux qui puent la street.
Pourquoi avoir choisi « Alba » comme titre d’album ?
Bekar : Je trouvais le mots super jolie. Il veut dire beaucoup de choses pour moi : c'est un mots en espagnol, mon pays de naissance. il y'a vraiment cette notion de lumière, d'éveil avec plus de clarté, la où mon format précèdent incarnait beaucoup plus la nuit, le coté pesant. En poésie espagnole, c'est aussi très féminin dans ce que sa raconte, dans ce que ça incarne. Je trouve que cette notion d'amour elle est très présente aussi dans l'album.

La mélancolie et l’introspection, ça a toujours été un fil rouge dans ta musique. Sur cet album, on a l’impression que tu es allé encore un peu plus loin.
B : C'est la chose que je considère comme étant la plus importante. Si j'avais pas ce besoin de vouloir dire des choses de mon quotidien, de ce qui m'entour je ne pense pas que je ferais de la musique. L'introspection, la mélancolique ça s'y prête bien. Les morceaux nostalgiques, même un peu triste, ça a toujours été mes préférés, j'aimes cette manières de décrire les choses. Ça me fait plaisir que tu le ressentes, je pense que c'est d'û à mon âge, le passage des 25 aux 30 ans qui arrivent bientôt, tu sais, ça joue. Je suis pas vieux non plus mais j'ai un peu de recul sur ma vie, sur ma vingtaine.
C’est quelque chose que tu appréhendes le passage à la trentaine ?
B : Non, j'appréhendes pas particulièrement, mais forcement ça fait un petit truc. Je pense que tu sens quand même que tu es détaches d'une partie qui étais un peu unique dans une vie. J'ai l'impression que t'as 20 ans une fois, mais 30 ans tu peux l'avoir 2 fois.
Même quand le propos n’est pas mélancolique ou que la prod ne l’est pas, il y a toujours un passage où on y retourne. Je pense que ça fait partie de ma musique et je ne sais pas la faire autrement, c’est inévitable.
Pour revenir sur le côté introspectif, tu ouvres l’album en disant « J’ai une mère qui m’aime et un père qui essaye. » Ça annonce la couleur d’emblée…
B : Mes potes me disent exactement pareils que toi, << mais gros c'est fou d'ouvrir l'album avec cette phrase >>."Sourire". Quand je l'ai écrit, c'étais tellement instinctifs, je savais que ça serais l'intro, c'est un morceau qui est assez vieux , je l'es fait l'été dernier. C'est cohérent avec la suite de l'album. C'est très rare les morceaux ou je me détaches complètement de l'introspection de la mélancolie. À part peut-être en featuring. Même quand le propos n'est pas mélancolique ou que la prod ne l'es pas, il y a toujours un passages où on y retourne. Je pense que ça fait parti de ma musique et je ne sais le faire autrement, c'est inévitable. On retourne forcement.
Effectivement, dans le projet tu mentionnes aussi la perte de la mère de ton meilleur ami. Tu fais partie de ces artistes qui considèrent la musique comme étant thérapeutique ?
B : Moi, en tous cas j'écris, ce n'est pas forcement ça qui vas me soigner, mais je me libère du truc. Le mettre sur papier ça me libère d'un poids lourds, mais est-ce que ça m'aides a le soigner ? je ne sais pas. Je pense que ce qui vas m'aider a le soigner, c'est tous ce qui il y a autour de la musique, tous ce qui vient après : la scènes, le concert, ces moments-là sont très intenses.

C’est qui tes inspirations pour retranscrire cette mélancolie ?
B : Franchement, tous les albums qui sont sorti autour de 2015. Même lla discographie de PNL. Je trouve que dans leurs premiers albums, tu ressentais grave ce truc-là. Damso aussi avec Batterie Faible et Ipséite. Même choses avec A7 de SCH, tu ressens ça de fou. Il avait d'ailleurs dit à cet époque que ses sons, il les écrivait dans le noir complet. Ça veut dire tout de moi.
Tu as la même routine ?
B : Non "rire". Par contre, il faut que je sois dans un état particulier quand c’est une prod qui me tient vraiment à coeur. Je suis pas entrain de te dire qu'il faut que je sois en transe, ùais par exemple, j'aime bien écrire en marchant, me promener dehors dans le froid avec mon casque. Je m'inspire vraiment de l'environnement dans lequel je suis. Quand je dis écrire, j'écris beaucoup dans ma tête.

Dans le morceau Hatem, tu dis « Les p’tites salopes qui votent RN, j’les vois comme ceux qui croient qu’la terre est plate ». Quel regard tu portes sur le fait de prendre position en tant que rappeur ?
B : Je pense que tu le sais comme moi, le rap c'est une musique qui se veut contestataire.
C'est la base de cet art-là. Les anciens l'on fait. Quand t'as écouté Lunatic , I AM, la Scred Connexion... On nous passe un peu le flambeau. Donc pour moi, c'est important à défendre les valeurs du rap. !
c'est par la partie majeure de ma musique, je reste lucide là-dessus. C'est pas dans tous mes morceau. Par exemple, Ben PLG, carrément lui, dans sa plupart de ses sons il prend positions sur pleins de sujets différents en le faisant bien, je respecte ça de fou. Moi c'est pas la partie majeure, mais ça ne m'empêche pas d'avoir des idées sur le monde actuel et de me servir de ma musique pour les retranscrire.
Tu as beaucoup pu tourner avec PLK. Quelle relation tu as avec lui et qu’est-ce que ça t’a apporté ?
B : En rejoignant Panenka en 2020, il ma immédiatement envoyer un message de bienvenu. Ça a toujours été quelqu'un de bienveillant et de bon conseils. Notre feat sur notre premier album, C'est lui qui m'envoi son couplet à minuit en mode << Surprise ! Joyeux Anniversaire >>. J'espère vraiment qu'on pourras encore faire d'autres morceau à l'avenir.
«Ils n’auront pas d’autre choix que de kiffer les 30 minutes qu’on va passer ensemble »
Concernant la tournée j'ai fait beaucoup de partie avant de tourner avec lui. La scène de manière générale, ça m'a forgé à vaincre une certaine timidité : je suis quelqu'un d'assez réserver a la base. Encore plus quand t'es en première partie, parce que le public n'est pas là pour toi. T'es là tu fais des scènes où il y'a 150 personnes quand t'es seuls sur t'es propres concert , et la soudainement t'es en première partie devant 5000 personnes. Donc c'étais cool d'expérimenter à nouveau ça pendant la tournée de PLK.
Avant la sienne, il y a eu des dattes qui étaient beaucoup plus compliquées que d'autres. C'est le jeu de la tournée. Je me rappelle qu'a liège en Belgique le public s'en battais le c******** de moi. Il ne m'as pas calculer entre tous mes morceau ça criait << Zola ! Zola ! Zola ! >>, vue que tournais avec lui à l'époque. J'avais l'impression de m'être planté, de m'être presque affiché. La datte d'après, je suis rentré dans un autre état d'esprit, je me suis dit « je leur laisse pas le choix de kiffer les 30 minutes qu’on va passer ensemble ». Même un public d'endormis, de gens ne te calcule pas tu peux toujours les avoir, d'une manière ou d'une autre et a des degrés différents.

Il y a eu une connexion 59 sur le titre Laponie avec Gradur. Qu’est-ce que cette collaboration représente pour toi ?
B : A l'époque on s'étais croisés plusieurs fois sur Lile. ....Interview Bekar : « On retourne toujours vers la mélancolie »
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